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La Russie opère un retour spectaculaire en Afrique subsaharienne

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La Russie opère un retour spectaculaire en Afrique subsaharienne

par Leslie Varenne (avec un commentaire du général Dominique Delawarde)
En octobre 2016, dans le cadre de l’activité de son Institut, l’IVERIS avait reçu, lors d’une réunion privée, un diplomate russe. Aux questions posées sur la place de la Russie en Afrique, le représentant de la Fédération de Russie, s’était montré un brin nostalgique, déplorant la disparition de l’influence de Moscou sur le continent depuis la fin de la guerre froide. A peine deux ans plus tard, il est difficile d’établir une liste exhaustive des dizaines de coopérations russo-africaines, dans les domaines militaires, énergétiques, miniers ou encore nucléaire, signées ou en passe de l’être. Le mémorandum paraphé, en juillet 2018 lors du sommet des BRICS à Johannesburg, avec la Communauté de Développement de l’Afrique australe (SADC) est sans doute l’un des accords les plus marquants. Cette organisation régionale très influente compte 16 pays et non des moindres, comme l’Afrique du Sud, la République Démocratique du Congo (RDC) ou encore l’Angola. Ce qui surprend, c’est la vitesse avec laquelle ces partenariats ont été effectués, la plus grande partie ayant été ratifiée entre 2017 et le premier semestre 2018. Avant la chute du mur, Moscou avait signés 37 pactes d’assistance technique et économique et 42 accords commerciaux, aujourd’hui, elle n’est pas loin de renouer avec ses scores d’antan.
Excepté en RDC où les Congolais voient d’un mauvais œil un soutien russe au président Kabila, après l’accord de coopération militaire passé entre les deux Etats, la majorité des opinions publiques des pays concernés regarde goguenarde cette avancée, pas fâchée de voir les anciens colonisateurs et les USA se faire coiffer au poteau. Les dirigeants occidentaux, eux, déjà passablement agacés de ne pouvoir contenir la Chine sur le continent, s’irritent et s’alarment. Faut-il comprendre les récents voyages de Theresa May et d’Angela Merkel en Afrique à l’aune de cette sourde inquiétude ? (1)
Les cinq chefs d'Etats, Brésil, Inde, Chine, Russie, Afrique du Sud, au sommet des BRICS à Johannesburg en juillet 2018.
Les cinq chefs d’Etats, Brésil, Inde, Chine, Russie, Afrique du Sud, au sommet des BRICS à Johannesburg en juillet 2018.

Le pied dans la porte

Ce retour de la Russie en Afrique subsaharienne s’opère d’Est en Ouest et du Nord au Sud avec des coopérations très diverses. Parfois, comme au Tchad, c’est une simple coopération militaire portant sur la formation, les blindés russes ne sont pas entrés à Ndjamena ! Cela reste néanmoins très étonnant puisque le QG de la force française Barkhane est toujours basé dans la capitale tchadienne et que des militaires américains y sont présents également (2-3). Parfois les projets sont plus lourds comme en Ouganda qui a signé, en juin 2017, un  protocole avec Rosatom, portant sur le nucléaire civil (4). Le rapprochement entre Moscou et Kampala qui s’établit dans de multiples domaines est lui aussi surprenant puisque jusqu’alors le président Museveni passait pour être un des plus fidèles alliés des États-Unis dans la région. Au Soudan, aux Seychelles, en Guinée Conakry, c’est dans le secteur minier que des accords ont été passés. A Madagascar, la Russie investit dans la santé en attendant de pouvoir, comme elle le souhaite, s’implanter dans le port de Toamasina pour avoir un accès à l’océan Indien (5). En Côte d’Ivoire, Moscou, par l’intermédiaire de la banque VTB, vient d’accorder un prêt de 132 millions d’euros pour rénover les hôpitaux. Bien entendu, il y a aussi la Centrafrique où l’arrivée de l’armée russe a fait couler beaucoup d’encre (6); le Burkina-Faso qui a signé une coopération militaire lors du Forum de l’armée russe en août dernier, etc. (7)
Dans plusieurs secteurs notamment ceux des mines, de l’énergie ou du nucléaire, la Russie se retrouve en concurrence avec son « allié » chinois. Se marcheront ils sur les pieds ? Il n’est pas impossible que ces points aient fait l’objet de discussions bilatérales, avec partage des rôles à la clef, dans le cadre de la stratégie des BRICS pour étendre leur influence à toute l’Afrique.

Retour sur l’investissement syrien

A étudier de près ces coopérations, cela donne l’impression d’une avancée tous azimuts, anarchique, sans stratégie géographique ou sectorielle. Mais la fulgurance avec laquelle s’opère le redéploiement de l’influence russe sur le continent africain prouve le contraire. La réémergence de l’axe Russie/Afrique, perdu lors des années Elstine, est non seulement une revanche sur une histoire amère mais fait partie intégrante de la stratégie du Kremlin pour renforcer son influence mondiale. Si elle se concrétise aujourd’hui, cette volonté n’est pourtant pas nouvelle. Dans le passé plusieurs tentatives de retour avaient déjà eu lieu : en 2006, avec la visite de Vladimir Poutine au Maroc et en Afrique du Sud ; puis avec celle de Dmitri Medvedev en 2009 en Angola et au Nigéria. A cette occasion, il avait annulé une dette de 20 milliards de dollars des pays africains. Mais les avancées restaient plus que timides, Moscou se contentant de renouer des liens avec des pays historiquement très liés à l’ex-URSS, comme le Zimbabwe, la Guinée Conakry ou encore l’Angola (8). En 2011, l’arrivée de l’Afrique du Sud au sein des BRICS a permis à la Russie de renforcer son axe africain, mais il faudra attendre tout de même la fin 2016, et surtout 2017, puis 2018 pour que les coopérations pleuvent. Ce qui correspond aux victoires de l’armée russe en Syrie et à la preuve de la constance du Kremlin envers son allié, Bachar al-Assad. En privé, certains officiels d’Afrique de l’Ouest rencontrés ne s’en cachent pas : plus encore que le retour de la Russie sur le plan militaire, c’est cette fidélité, contre vents et marées, qui a séduit les Chefs d’Etat.

Le retour de bâton

Ce qui était impensable dix ans plus tôt est devenu une réalité, les Présidents des anciennes colonies françaises appellent Moscou à l’aide. Après le président centrafricain Touadera, c’est au tour du Nigérien, Mahamadou Issoufou. Cette demande ne manque pas de piquant. Selon la Lettre du Continent du 18 juillet 2018 « Issoufou actionne Poutine pour sortir du guêpier terroriste » ! Pour rappel, l’armée française est à Niamey et le Chef de l’Etat nigérien a accepté sur son sol, à Agadez, la plus grande base de drones US du continent et a même autorisé à armer ces aéronefs (9). Les forces spéciales américaines sont sur place, ainsi qu’une base allemande et des militaires italiens. Dans ce contexte, l’arrivée de l’ours Russe ne ferait-il pas un peu désordre ? Mahamadou Issoufou souhaite demander également à Vladimir Poutine « d’influer auprès de Washington pour que la force G5 Sahel soit placée sous le commandement de la Minusma » ce qui aurait pour conséquence directe de sortir la France du dispositif (10); Emmanuel Macron s’étant placé de fait comme le parrain de cette force africaine (Mali, Niger, Mauritanie, Tchad, Burkina-Faso) dite « souveraine« …
En réalité, la France paye cher sa politique africaine erratique de ces 15 dernières années. Elle paye cash, les guerres libyenne et ivoirienne de 2011 ; le départ précipité de la force Sangaris en octobre 2016 en Centrafrique alors que cet Etat n’était pas sécurisé ; son intervention militaire au Mali qui a tourné au mieux au bourbier au pire à l’échec patent. Elle paye également son aveuglement volontaire devant les fraudes électorales commises par des chefs d’États autoritaires dont les peuples ne veulent plus. Elle paye encore sa condescendance, bien que les Présidents successifs s’en défendent, de Nicolas Sarkozy et son discours de Dakar à Emmanuel Macron sur la démographie africaine, tous se sont posés en donneurs de leçons. Ces discours ne sont plus entendables ni par les présidents en exercice ni par l’ensemble des sociétés.
La quadrature du cercle
Ces erreurs servent le Kremlin sur un plateau. Vladimir Poutine surfe sur toutes les fautes graves commises par les Occidentaux et les désordres qu’elles ont engendrés. Soixante ans après les indépendances la majorité des Etats africains ne connaissent ni la paix, ni le développement, ni la démocratie et ce malgré les discours moralisateurs de ces Occidentaux sur cette démocratie, les droits de l’homme etc. Les chefs d’État comme la majorité des peuples voient donc le retour de la Russie d’un bon œil mais pour des raisons absolument contradictoires. Les premiers signent des coopérations en espérant que Vladimir Poutine leur permettra de rester accrochés à leur fauteuil. Les seconds tablent sur l’histoire de la Russie qui n’a jamais été un pays colonisateur en Afrique, et qui a toujours défendu les luttes d’indépendances de Lumumba à Modibo Keita. Ils attendent donc une non-ingérence, le respect de leur souveraineté et la possibilité d’en finir avec les fraudes électorales et les présidents à vie.
A ce titre, les élections prévues pour le 23 décembre 2018 en RDC seront un test grandeur nature. Comment Moscou s’y prendra-t-elle pour rester fidèle à son nouveau partenaire sans pour autant s’ingérer dans la politique intérieure de Kinshasa au détriment des Congolais ?
Conclusion
En décembre 2017, le département de l’Intérieur et la Commission géologique US ont publié un rapport alarmant : les États-Unis sont dépendants à 100 % des importations de certains minerais, comme le tantale, le cobalt, le manganèse et autres terres rares (11-12). Or, ces minerais sont indispensables pour l’industrie américaine que ce soit dans l’aviation, l’armement, les véhicules électriques et les téléphones portable. Pour les États-Unis cette question est devenue un problème de sécurité nationale, d’autant qu’ils se retrouvent à la merci de la Chine premier producteur, mais également de la Russie et de l’Afrique. A l’heure où les US luttent désespérément pour garder leur hégémonie mondiale, les voilà dépendants… des BRICS ! En prime, un pays comme le Congo Kinshasa, qui assure, à lui seul, 66% de la production mondiale de cobalt, et qui depuis son indépendance était la chasse gardée des USA, change d’alliés et se choisit des partenaires chinois et russes. Il serait étonnant que cette nouvelle donne, passe comme une lettre à la poste. Après la guerre commerciale déclarée à la Chine, les sanctions à l’encontre de la Russie, un regain de tension n’est pas à exclure.
Leslie Varenne
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(1) Au passage, il est intéressant de noter que cela fait 40 ans qu’aucun Premier ministre ne s’était rendu au Kenya, ancienne colonie de l’empire britannique avant la visite de Theresa May. https://francais.rt.com/international/53652-theresa-may-degaine-nouvelle-danse-mouvement-atrocement-bizarres-video
(2) http://www.camerounliberty.com/cooperation-le-pivot-du-tchad-vers-la-russie-2/
(3) Le QG du G5 Sahel devrait déménager à Wour dans la région du Tibesti dans le nord-est du Tchad.
(4) http://www.monitor.co.ug/News/National/Uganda-Russia–nuclear-agreement/688334-3978476-4avp59z/index.html
(7) https://www.youtube.com/watch?v=EZvdPiTPc8A
(8) En 2014, les contrats de défenses russes en Afrique subsaharienne ne représentaient que 2% de l’ensemble des exportations mondiales russes.
(10) La Lettre du Continent du 18 juillet 2018
(12) https://www.insidesources.com/americas-troubling-growing-reliance-foreign-minerals/
Photo: La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a signé un protocole d’accord avec le gouvernement russe pour un soutien dans le domaine de la coopération technique militaire.

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Court commentaire du Général Dominique Delawarde

Je partage cette analyse et ses conclusions. J’en retiens les 5 phrases clés suivantes:
1 – «Ce qui surprend, c’est la vitesse avec laquelle ces (nouveaux) partenariats (russes avec les pays africains) ont été effectués, la plus grande partie ayant été ratifiée entre 2017 et le premier semestre 2018. Avant la chute du mur, Moscou avait signé 37 pactes d’assistance technique et économique et 42 accords commerciaux, aujourd’hui, elle n’est pas loin de renouer avec ses scores d’antan.»
Commentaires DD: Oui, les choses vont désormais très vite. La Russie et la Chine avancent désormais très rapidement leurs pions en Afrique. C’est un fait incontestable.
2 – «La majorité des opinions publiques des pays concernés regarde goguenarde cette avancée, pas fâchée de voir les anciens colonisateurs et les USA se faire coiffer au poteau.»
Commentaire DDL’arrogance de la bande des trois (US, UK, FR) et leurs méthodes, souvent brutales, parfois illégales, utilisées pour faire valoir leurs intérêts ne font plus recette en Afrique (frappes sur la Syrie sans accord de l’ONU, sous un prétexte jugé «bidon») . Les pays Africains sont donc toujours plus nombreux à se tourner vers les BRICSC’est aussi un fait incontestable.
3 – «En 2011, l’arrivée de l’Afrique du Sud au sein des BRICS a permis à la Russie de renforcer son axe africain, mais il faudra attendre tout de même la fin 2016, et surtout 2017, puis 2018 pour que les coopérations pleuvent. Ce qui correspond aux victoires de l’armée russe en Syrie et à la preuve de la constance du Kremlin envers son allié, Bachar al-Assad. En privé, certains officiels d’Afrique de l’Ouest rencontrés ne s’en cachent pas : plus encore que le retour de la Russie sur le plan militaire, c’est cette fidélité, contre vents et marées, qui a séduit les Chefs d’Etat.»
Commentaire DD: Il y a clairement un retour sur investissement de l’action des russes en Syrie.
La Russie engrange les dividendes de son efficacité, de sa constance et de sa fidélité dans son soutien à l’allié syrien. Le discours de Poutine du 1er mars annonçant la mise au point d’armes nouvelles, présentées comme invulnérables, sa bonne entente avec Xi Jinping, son leadership dans le groupe des BRICS et dans l’OCS et la perception par les Africains d’un déclin occidental au profit d’une Eurasie qui leur paraît plus respectueuse de leur indépendance contribuent fortement à cette bascule progressive des opinions et des chefs d’état africains du côté des BRICS et de la Russie.
4 – «La France paye cher sa politique africaine erratique de ces 15 dernières années. Elle paye cash, les guerres libyenne et ivoirienne de 2011 ; le départ précipité de la force Sangaris en octobre 2016 en Centrafrique alors que cet Etat n’était pas sécurisé ; son intervention militaire au Mali qui a tourné au mieux au bourbier au pire à l’échec patent. Elle paye également son aveuglement volontaire devant les fraudes électorales commises par des chefs d’États autoritaires dont les peuples ne veulent plus. Elle paye encore sa condescendance, bien que les Présidents successifs s’en défendent. De Nicolas Sarkozy et son discours de Dakar à Emmanuel Macron sur la démographie africaine, tous se sont posés en donneurs de leçons. Ces discours ne sont plus entendables ni par les présidents en exercice ni par l’ensemble des sociétés.»
Commentaire DD: L’Afrique perçoit incontestablement le recul progressif de la place de la France dans les classements économique et militaire et sa vassalisation croissante par son puissant allié US, dont le président les traite de «pays de merde». La France perd donc, peu à peu, son statut d’arbitre fort et indépendant….
5 – «Ces erreurs (occidentales) servent le Kremlin sur un plateau. Vladimir Poutine surfe sur toutes les fautes graves commises par les Occidentaux et les désordres qu’elles ont engendrés.»

إفريقيا.. والسعي الروسي للعودة إلى جنوب الصحراء الكبرى

بقلم: ليسلي فارين (*)
ترجمة: سيدي.م. ويدراوغو

استضاف معهد إيفيريس أثناء جلسته الخاصة دبلوماسيًّا روسيًّا في أكتوبر 2016م، لكنَّ الأسئلة التي طُرِحَتْ عليه حول مكانة روسيا في إفريقيا أثارت حنينًا في نفس مُمَثِّل روسيا الاتحادية؛ حيث أعرب عن أَسَفه عن اختفاء النفوذ الروسي في القارة منذ نهاية الحرب الباردة.
لكن بعد مُضِيّ عامين من الاستضافة تلك، يصعب وضع قائمة شاملة عن الاتفاقيات الروسية-الإفريقية التي تمَّ التوقيع عليها أو على وشك التوقيع، سواءً في المجال العسكري والطاقة، فضلاً عن القطاع المعدني أو النووي.
 لكنَّ المذكرة التي تمَّ التوقيع عليها، في شهر يوليه 2018م، أثناء انعقاد قمة بريكس في جوهانسبورغ بين روسيا وSADC (الجماعة الإنمائية للجنوب الإفريقي) هي، بلا شك، إحدى أهم الاتفاقيات المُبْرَمَة بين الطرفين. وهي منظمة إقليميَّة ذات نفوذ كبير؛ لكونها تتضمن 16 دولة لا يُستهان بحجم بعضها على غرار جنوب إفريقيا وجمهورية الكونغو الديمقراطية أو أنغولا. غير أنَّ المفاجأة كانت في السرعة التي تميَّز بها عقد الشراكات؛ حيث تمَّ إبرام معظمها بين عام 2017م وبين النصف الأول من عام 2018م بينما وقَّعَت موسكو –قبل سقوط الجدار- 37 اتفاقية للدعم التقني والاقتصادي مقارنة بـ 42 اتفاقية تجارية مؤخرًا؛ مما يوحي بأنها ليست بعيدة عن الربط بإنجازاتها الماضية.
وعدا نظَر بعض مواطني جمهورية الكونغو الديمقراطية بعين الريبة إلى الدعم الروسي للرئيس كابيلا بعد إبرام الاتفاقية العسكرية بين البلدين، واعتبار معظم الرأي العام للدول المعنية هذا التطور مسخرة؛ فالرأي العام ليس غاضبًا من أن يرى المستعمرين السابقين والولايات المتحدة الأمريكية منهزمةً في اللحظات الأخيرة. لكنَّ قادة الدول الغربية استاءت لعدم مقدرتها على احتواء الصين في القارة السمراء، وأُصيبت بالذُّعْر والقَلَق. وهل يُفْهَم من الزيارة الأخيرة التي قامت بها تيريزا ماي وأنجيلا ميركل إلى إفريقيا مقياسًا لذاك القلق الصامت؟(1).  

سَعْيٌ رُوسِيّ حثيث للعودة إلى إفريقيا
إن المساعي الروسية للعودة إلى إفريقيا الصحراء الكبرى من الشرق إلى الغرب، ومن الشمال إلى الجنوب؛ تتجلى من خلال الاتفاقيات المتنوعة، وأحيانًا –كما هو الحال في التشاد -عبر الاكتفاء باتفاقيات تعاون عسكري بسيط في مجال التدريب حيث لم تدخل المدرعات الروسية إلى إنجامينا. ومع ذلك ما يزال الأمر مفاجئًا؛ لأن قوات باركان الفرنسية لم تزل متمركزة في العاصمة التشادية فضلاً عن وجود القوات الأمريكية(2)، (3).
وأحيانًا تكون المشاريع من العيار الثقيل؛ حيث وقَّعَت أوغندا بروتوكولا، في يونيو 2017م، مع روسيا بشأن الطاقة النووية(4).
لكنَّ التقارب بين موسكو وكامبالا الذي شمل العديد من المجالات مثيرٌ كذلك؛ حيث كان الاعتقاد السائد، حتى ذاك الحين، أن موسي فيني أحد أكثر حلفاء الولايات المتحدة الأمريكية وفاءً في المنطقة. ومع أن الاتفاقيات المُبْرَمَة بين كل من السودان وسيشيل وغينيا كوناكري من جهة وبين روسيا من جهة أخرى كانت في مجال التعدين، إلا أنَّ الأخيرة تستثمر في المجال الصحي في مدغشقر تمهيدًا – حسب تطلعاتها- إلى الوصول إلى المنفذ عبر ميناء تُواماسينا للوصول إلى المحيط الهندي(5).
وإلى جانب ذلك منحت روسيا قرضًا بقيمة 132 مليون يورو إلى كوات ديفوار عن طريق المصرف VTB لتحديث المستشفيات. وبالطبع، أثار مجيء القوات الروسية إلى إفريقيا الوسطى جدلاً واسعًا (6) في حين أن بوركينافاسو وَقَّعَت اتفاقية التعاون العسكري مع روسيا أثناء منتدى القوات الروسية في شهر أغسطس المنصرم..(7).
يُذكر أنَّ في عدة قطاعاتٍ، ولا سيما التعدين والطاقة أو الطاقة النووية، تجد روسيا نفسها في منافسة مع حليفها الصيني، ولكن هل سيؤدي ذلك إلى اتفاقهما على توزيع الأدوار؟ ليس من المستبعَد أن تكون قد شكَّلت هذه النقاط موضع مباحثات ثنائية مع توزيع الأدوار في إطار استراتيجية بريكس لبسط نفوذها على كل أرجاء إفريقيا.

 تأثير الثبات الروسي في نفوس الزعماء الأفارقة     
على الرغم أن الانطباع الأوليّ لدراسة هذه العلاقات التعاونية يُوحِي بأنها تحرُّكات على كل الجبهات، وتتسم بالفوضى والافتقار إلى استراتيجية جغرافيَّة وعدم تخصيص القطاعات، إلا أنَّ السرعة التي تصاحب إعادة بسط النفوذ الروسي على مستوى القارة تثبت العكس. وانتعاش محور روسيا/ إفريقيا الذي غيَّبته فترة بوريس يلتسين ليس فقط أخذ ثأر على ماضٍ مؤلم بل يعتبر جزءًا لا يتجزأ من استراتيجية الكرملين الهادفة إلى تعزيز نفوذها العالمي.
ومع أنَّ تلك الطموحات في طريقها إلى التحقّق؛ إلا أنها ليست وليدة اليوم؛ فقد سبقتها في الفترات الماضية عدة محاولات رامية إلى انتعاش النفوذ تمثلت في قيام فلاديمير بوتين في عام 2006م بزيارة إلى المغرب وجنوب إفريقيا، ثم أعقبتها زيارة أخرى لديميتري ميد فيديف، في عام 2009م إلى أنغولا ونيجيريا.
 ورغم إلغاء روسيا بمناسبة تلك الزيارات 20 مليار دولار من ديونها على تلك البلدان، كانت العملية محدودة نوعًا ما؛ لاكتفاء موسكو تلك الفترة بانتعاش علاقاتها مع الدول التي كانت تربطها علاقات تاريخية بالاتحاد السوفيتي السابق على غرار زيمبابوي، وغينيا كوناكري فضلاً  على أنغولا(8).
وفي عام 2001م كان انضمام جنوب إفريقيا إلى بريكس فرصة لروسيا لتعزيز محور الإفريقية غير أن تكثيف إبرام الاتفاقيات بدأ من نهاية عام 2016م ليبلغ ذروتها في عام 2017م ثم 2018م. وساهمت انتصارات الجيش الروسي الدالة على ثبات الكرملين، رغم العواصف، في دعم حليفه السوري جعلت العديد من الزعماء الأفارقة لا يُخْفُونَ رغبتهم في عودة روسيا عبر العلاقات العسكرية إلى القارة؛ لتأثير الوفاء الروسي فيهم.    

ردود الأفعال
إن تقديم رؤساء المستعمرات الفرنسية السابقة طلب الحصول على الدعم من روسيا شيءٌ لم يكن من الممكن تخيُّله قبل عشر سنوات، لكنه أصبح حقيقةً واقعيةً؛ فبعد تواديرا، رئيس إفريقيا الوسطى، تقدم محمادو يوسوفو، الرئيس النيجري، بدوره بطلب دعم من روسيا والذي كان بمثابة وَخْز على المستعمر، وقد أوردت مجلة  Lettre du Continent "رسالة القارة" في عددها الصادر في 18 يوليو 2018م خبرًا مفاده أن "محمادو يوسوفو يَحُثُّ بوتين لينقذه من فخّ الإرهاب".
وتجدر الإشارة إلى أن رئيس دولة النيجر، رغم وجود القوات الفرنسية في نيامي، سمح للولايات المتحدة الأمريكية بإنشاء أكبر قاعدة أمريكية للطائرات بدون طيار على مستوى القارة الإفريقية على أراضيها في منطقة أغاديز، فضلاً عن إعطائه الإذن بتسليح وتجهيز هذه الطائرات(9). وثمة قوات أمريكية خاصة موجودة على الساحة، إضافة إلى قاعدة عسكرية ألمانية، وقوات إيطالية؛ وهل مجيء الدُّبّ الأزرق الروسي لن يسبِّب مزيدًا من الفوضى؟
وفي السياق نفسه يتطلع محمادو يوسوف إلى الطلب من بوتين "إلى الإلقاء بثقله على واشنطن لتكون القوات G5 الساحل تحت إشراف قوات مينوسما، مما سيؤدِّي إلى إخراج فرنسا من المنظومة (10)؛ رغم أن الرئيس الفرنسي إيمانويل ماكرون قد جعل نفسه راعيًا لهذه القوات الإفريقية المؤلَّفة من خمس دول (بوركينافاسو، ومالي، ونيجر، وتشاد، وموريتانيا) رغم ما يُقال عن تلك القوات بأنها «مستقلة».
وفي الواقع ستدفع فرنسا ثمنًا باهظًا لسياستها الإفريقية المتقلِّبَة في هذه السنوات الخمس عشرة الأخيرة، تدفع ثمن حربها في ليبيا وكوات ديفوار في عام 2011م، وتعجيل انسحاب قوات سانغريس في أكتوبر 2016م من إفريقيا الوسطى قبل تمكن الدولة من إرساء الأمن في البلاد، فضلاً عن تدخُّلها العسكري في مالي الذي كان بمثابة مستنقع سيئ، أو بالأحرى كان فشلاً فاضحًا.
وتخسر فرنسا كذلك بسبب تعاميها المتعمد أمام عمليات التزوير الانتخابي التي يرتكبها الرؤساء المستَبِدُّون الذين استاءت منهم الشعوب، إضافةً إلى ثمن التعالي الذي تضمنه خطاب نيكولاس ساركوزي في داكار -رغم أن الرؤساء المتعاقبين ينأون بأنفسهم عنه-، والتصريحات المثيرة لإيمانويل ماكرون عن الديمغرافية في إفريقيا.. وهي مواقف ينظر إليها الكثير بمثابة إعطاء الدروس إلى الأفارقة. وهذه الخطابات لم تَعُدْ مقبولةً لا من الرؤساء الأفارقة في الحكم فضلاً عن عموم الشعوب.      

رابع المستحيلات
إنَّ أخطاء الغرب تخدم الكرملين؛ حيث استقرأ فلاديمير بوتين كل الأخطاء المرتَكَبَة من الغربيين، والتداعيات السلبية التي تُفْرِزُها؛ فبعد مرور ستين عامًا من استقلال معظم البلاد الإفريقية إلا أنها لا تَنْعَمُ بالاستقرار، ولم تحقِّق التنمية فضلاً عن إرساء الديمقراطية رغم الخطابات الغربية التي تتضمن دروسًا أخلاقية عن الديمقراطية وحقوق الإنسان وغيرها.. لذا ينظر العديد من الرؤساء والشعوب إلى عودة روسيا إلى المشهد الإفريقي بعين الرضا، ولكن لأسباب متناقضة؛ فبينما يأمل الاتجاه الأول عبر الاتفاقيات في أن يضمن لهم بوتين البقاء في السلطة، ينظر الاتجاه الآخر إلى روسيا بأنها لم تكن دولة استعمار لإفريقيا في الماضي، وأنها دافعت عن نضال التحرير من فترة باتريس لو مومبا إلى عهد موديبو كيتا.
والاتجاه المعني يتوقع من روسيا عدم التدخُّل في الشئون الداخلية، واحترام سيادة الدول، فضلاً عن التخلُّص من عمليات التزوير والرؤساء مدى الحياة.    
وفي هذا السياق، ستشكل الانتخابات في جمهورية الكونغو الديمقراطية المزمع إجراؤها في 23 ديسمبر 2018م اختبارًا من العيار الثقيل لروسيا؛ فما الموقف الذي ستتبناه روسيا حتى تبقى وَفِيَّة لشريكها الجديد دون التدخُّل في السياسة الداخلية لكينشاسا على حساب الكنغوليين؟! 

الخلاصة
لقد نشرت وزارة الداخلية والهيئة الأمريكية للمسح الجيولوجي تقريرًا مثيرًا للقلق في ديسمبر 2017م؛ ذُكِرَ فيه أن الولايات المتحدة الأمريكية تعتمد 100% في بعض المعادن على غرار الكوبالت والتنتالوم والمغنيسيوم(11) وخامات أخرى نادرة (12). وهذه الخامات أساسية في الصناعة الأمريكية، سواء فيما يخص الطائرات، والتسليح، والسيارات الإلكترونية وفي الهواتف المحمولة، وأن الولايات المتحدة الأمريكية ترى أن تأمين هذه المعادن جزء من الأمن القومي، وخاصة أن جُلّ هذه الخامات تحت رحمة الصين المتصدِّرة على قائمة المنتجين وأيضًا روسيا، ومن إفريقيا.    
وفي الوقت الذي تناضل فيه الولايات المتحدة الأمريكية للاحتفاظ بهيمنتها على العالم؛ فها هي تعتمد على دول البريكس، وجمهورية الكنغو الديمقراطية -على سبيل المثال- التي تؤمِّن لوحدها 66% من الإنتاج العالمي للكوبالت، وظلَّت كمحمية صيد أمريكية منذ استقلالها، بدأت تُغيِّر الحلفاء مختارةً الشركاء الصينيين والروس. وسيكون من المدهش أن يَمُرَّ هذا الوضع الجديد دونما عرقلة سيِّما بعد إعلان الحرب التجارية على الصين، وفرض العقوبات الاقتصادية على روسيا.. إذاً لا يُستبعد تجدُّد التوتر.      

الإحالات والهوامش:
(*) يمكن الاطلاع على المقال الأصلي من هنا
 (1) تجدر الإشارة إلى أن منذ 40 عامًا لم يقم رئيس وزراء إمبراطورية بريطانيا بزيارة كينيا، مستعمرتها القديمة قبل زيارة تيريزا ماي مؤخرًا.
 https://francais.rt.com/international/53652-theresa-may-degaine-nouvelle-danse-mouvement-atrocement-bizarres-video
 (2) http://www.camerounliberty.com/cooperation-le-pivot-du-tchad-vers-la-russie-2
  (3) كان من المفترض نقل المقر الرئيس لقوات G5 الساحل إلى منطقة وُور في تيبستي شمال شرق تشاد.
 (5)   https://www.lexpressmada.com/29/05/2018/cooperation-la-russie-investit-dans-la-sante-a-madagascar/                                                                                     
  (8) في عام 2014م لم تكن تمثل عقود الدفاع الروسية مع إفريقيا جنوب الصحراء غير 2% من مجموع  الصادرات الروسية العالمية.                                                                                             
(10)  La Lettre du Continent du 18 juillet 2018          

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الحلقة 20 هنادي المطلقة والمحلل (ماذا قال كتاب العرب في هنادي)-----------Khalid Babiker

• الجنس شعور فوضوي يتحكم في الذات والعقل . وله قوة ذاتية لا تتصالح إلا مع نفسها . هكذا قال أنصار المحلل الحلقة 20 هنادي المطلقة والمحلل (ماذا قال كتاب العرب في هنادي) أول طريق عبره الإنسان هو طريق الذكر . بعدها شهق وصرخ . تمرغ في الزيت المقدس . وجرب نشوة الأرغوس . عاجلا أم آجلا سيبحث عن هذا الطريق ( كالأسماك تعود إلى أرض ميلادها لتبيض وتموت ) . وسيعبره . سيعبره بحثا عن الديمومة . وسيشهق وسيضحك . لقد جاء إليه غريبا . سيظل بين جدرانه الدافئة غريبا . وحالما يدفع تلك الكائنات الحية الصغيرة المضطربة في الهاوية الملعونة سيخرج فقيرا مدحورا يشعر بخيانة ما ( ..... ) . لن ينسى الإنسان أبدا طريق الذكر الذي عبره في البدء . سيتذكره ليس بالذاكرة وإنما بالذكر . سيعود إليه بعد البلوغ أكثر شوقا وتولعا . ولن يدخل فيه بجميع بدنه كما فعل في تلك السنوات التي مضت وإنما سيدخل برأسه . بعد ذلك سيندفع غير مبال بالخطر والفضيحة والقانون والدين . الله هناك خلف الأشياء الصغيرة . خلف كل شهقة . كل صرخة مندفعا في الظلام كالثور في قاعة المسلخ . الله لا يوجد في الأشياء الكبيرة . في الشرانق . في المح . ينشق فمه . تن

Trusting Liar (#5) Leave a reply

Trusting Liar (#5) Leave a reply Gertruida is the first to recover.  “Klasie… ?” “Ag drop the pretence, Gertruida. You all call me ‘Liar’ behind my back, so why stop now? Might as well be on the same page, yes?” Liar’s face is flushed with anger; the muscles in his thin neck prominently bulging. “That diamond belongs to me. Hand it over.” “What are you doing? Put away the gun…” “No! This…,” Liar sweeps his one hand towards the horizon, “…is my place.  Mine!   I earned it! And you…you have no right to be here!” “Listen, Liar, we’re not the enemy. Whoever is looking for you with the aeroplane and the chopper….well, it isn’t us. In fact, we were worried about you and that’s why we followed you. We’re here to help, man!” Vetfaan’s voice is pleading as he takes a step closer to the distraught man. “Now, put down the gun and let’s chat about all this.” Liar hesitates, taken aback after clearly being convinced that the group  had hostile intentions. “I…I’m not sure I believe